Les médias sociaux ont donné la parole à tout un chacun, réduisant la maitrise éditoriale des communicants. Qu’il s’agisse de pages FB, d’espaces communautaires externes ou de réseaux sociaux d’entreprise, les conversations prennent le dessus sur l’information diffusée par l’institution.
Le web social n’a rien pour plaire aux communicants
Tout d’abord, le format ne leur convient pas. Les pages sont bourrées d’information, nuisant ainsi à la lisibilité du message, si tant est qu’il y ait justement un message cohérent et explicite.
L’unité rédactionnelle et graphique n’existe pas et la mise en page aléatoire : fruit de l’abondance des internautes, chacun écrit à sa manière, ne respectant pas les sacro-saintes règles éditoriales.
Les positions tenues et discours ne sont plus maitrisés : On demande aux gens de participer, de donner leur avis, mais malheureusement ces derniers n’en font qu’à leur tête et ne disent pas ce qu’il fallait dire… c’est la fin des messages positifs, savamment dosés, les bons mots choisis. Place à l’expression directe, franche, teintée du caractère de son auteur. Finies les formules publicitaires.
L’agencement de l’information est aléatoire, fichues règles de popularité !
Les photos sont brutes, naturelles, avec de vrai gens, pas toujours beaux ou des avatars de mauvais gouts.
Parfois, je sens que ca les démange d’édicter des règles éditoriales et d’imposer à ceux qui souhaitent commenter, voir de leur proposer une formation à l’écriture du web social.
Le web social n’est objectivement pas beau, pire qu’un site bariolé par des bannières publicitaires. Difficile d’accepter ce compromis pour un professionnel de l’image. Mais la pilule est encore plus dure à avaler lorsqu’on parle de publicité ou campagne promotionnelle. Les messages institutionnels ne sont plus lus. Une étude de l’ifop a montré que 90% des internautes font davantage confiance à d’autres internautes inconnus qu’aux marques. Les règles d’or de la communication ne fonctionnent plus, et d’autres prennent la parole à leur place. Que faire ?
Alors les communicants préparent leur retour
La nature humaine faisant, les communicants cherchent à reprendre la maitrise de ce qu’ils ont perdu. Lors des débuts de la participation, avec les forums, la parade avait été trouvée avec la modération. Une modération qui a d’ailleurs réussi à tuer dans l’oeuf la plupart des espaces de discussion dès leur démarrage. A l’époque l’épidémie avait été bien endiguée… Mais aujourd’hui, plus moyen de contenir cette expression !
Face à cette révolution, certains ont choisi le coté obscure de la force en produisant des faux vrais contenus publicitaires, avancent masqués derrière des faux vrais gens dans l’optique de manipuler les foules avec des mécanismes viraux. Mais difficile de penser qu’une marque puisse trahir indéfiniment la confiance de ces clients…
L’univers du web social offre, cette fois-ci, une place privilégiée à ceux qui développent leur influence au travers d’un réseau constitué de relations de confiance. Les communiquant ont l’opportunité de nourrir leur environnement d’information (c’est leur role) et donc de faire grandir leur réseau. A eux de s’y prendre convenablement, d’orienter leur créativité vers la création d’une parole plus sincère et directe et abandonner les vieux réflexes. Leur force est dans leur capacité à créer de l’empathie et du lien au sein de l’environnement qu’ils animent. Mais leur a-t-on assez dit ?
Comment les agences de com’ se positionnent-elles face au web social ? Sont-elles dans l’accompagnement à la transformation ou cherchent-elles des subterfuges ? parfois, il y a vraiment de quoi se poser la question…