Au départ, le numérique réduisait l’impact environnemental de nos activités en proposant des solutions de substitution à la consommation de papier ou de réduction des déplacements. Aujourd’hui, il devient un gros consommateur d’énergie et l’ADEME projette qu’il dépasse le secteur aérien en termes d’émission Carbone d’ici 2040. L’infrastructure nécessaire à assouvir l’expansion non contrariée de nos usages, ne cesse de croître entraînant une consommation de ressources et d’énergie toujours plus importante et génératrice de gaz à effet de serre (GES).
Les émissions proviennent de la production d’électricité. Les gaz émis sont dits à effets de serre car ils augmentent la réfraction de la chaleur créée par le soleil, sur l’atmosphère vers la terre. Cela fonctionne comme une serre. Ces gaz sont à l’origine du réchauffement de la planète. L’activité humaine conduit à libérer plus de GES que ne peut absorber l’océan ou les forêts. On les mesure en masse de CO2 équivalent : kgCO2e. S’il y a principalement du CO2, il y a d’autres gaz qui sont pris en compte dans cette mesure.
La Terre reçoit en permanence de l’énergie du soleil. La partie de cette énergie qui n’est pas réfléchie par l’atmosphère, notamment les nuages, ou la surface terrestre (océans et continents) est absorbée par la surface terrestre qui se réchauffe en l’absorbant. En contrepartie, les surfaces et l’atmosphère émettent du rayonnement infrarouge, d’autant plus intense que les surfaces sont chaudes. Une partie de ce rayonnement est absorbée par certains gaz et par les nuages puis réémise vers la surface, ce qui contribue à la réchauffer. Ce phénomène est appelé l’effet de serre. Sources : Météo-France ; Giec, 1er groupe de travail, 2013
Les accords de Paris ont acté l’engagement des 55 pays signataires à diminuer de 50% les émissions de GES (en prenant 1990 comme année de référence) d’ici 2050 pour que l’augmentation de la température sur terre ne dépasse pas 2°.
Le numérique représente aujourd’hui environ 4% des émissions GES mais ne cesse de croître au point de dépasser en 2040 celles du secteur aérien (IAE) et un doublement d’ici 2025 (Ademe – La face cachée du numérique).
Les usages numériques reposent sur une infrastructure composée de terminaux (ordinateur, smartphone, tablette), d’éléments constituant les réseaux de transport des données, de serveurs supportant les services en ligne et d’autres pour stocker l’information. Ces équipements consomment de l’énergie :
- pour leur fabrication (extraction des minerais / fabrication / transport). Au passage, ils consomment d’autres ressources à fort impact environnemental (eau, terres rares).
- pour leur fonctionnement. A finalité identique, les équipements sont plus ou moins énergivores. Le wifi consomme par exemple 23 fois moins d’énergie que la 4G (https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/). Les terminaux consomment lorsqu’ils sont utilisés mais les équipements réseaux et les serveurs consomment en continu (mêmes inutilisés). Les espaces de stockage en ligne consomment de l’énergie proportionnellement à la quantité de données stockées. Ces espaces mutualisés permettent de répartir l’espace auprès de tous les utilisateurs mais doivent augmenter leurs ressources physiques avec l’accroissement global du besoin d’espace à l’échelle de l’infrastructure.
La production d’électricité va émettre plus ou moins de GES en fonction de sa nature. Les énergies vertes et le nucléaire n’émettent pas de GES, mais les centrales à charbon ou à gaz produisent respectivement 1058 et 418 gCO2e/kwh. Comme le montre ce graphique de RTE, les émissions carbone fluctuent énormément en fonction de la période et même de l’heure de la journée.
Pour résumer, la production de l’énergie nécessaire au fonctionnement de nos activités numériques émet des gaz à effet de serre.
Rendez-vous le 30 septembre au wébinaire “Comment maitriser les émissions Carbone de l’environnement de travail numérique”
Sources :