En ce moment se tient le 10ème forum mondial de l’e-democratie à Issy-les-Moulineaux. Au programme, conférences et remises de prix, j’ai pour ma part assisté aux conférences sur l’identité numérique ainsi que sur le numérique en politique.
Une première remarque, c’est suffisamment rare pour s’en féliciter : la première session relative à l’identité numérique donnait la parole à 4 femmes sur 6 intervenants. Celles-ci auront toutes disparu de la table des intervenants lorsqu’il sera question de politique à l’ère du numérique.
La première session plénière a permis d’aborder les problèmes concrets posés par l’identité numérique. L’ensemble des interventions a permis d’établir l’équation à résoudre dans les années à venir : comment donner aux individus la possibilité de s’exprimer sur le web en toute confiance ?
Confiance est en effet le mot revenant le plus souvent : la confiance dans la gestion des identités est un préalable dans beaucoup d’action sur internet. Sophie Pernet Lubrano de l’IDATE l’a ainsi posé en évoquant le problème des usurpations d’identité et la méfiance des individus à l’égard de la sécurité des données sur le net. Une des solutions proposées par Karen Le Chenadec de la CDC consisterait à instaurer des cercles de confiance chargés de la gestion des données afin de simplifier les démarches pour les individus. Le député Hervé Mariton a rappelé que l’internaute ne doit pas simplement être éclairé sur l’utilisation de ses données personnelles sur le net, mais véritablement les internautes doivent être éduqués, de manière à ce qu’il se comporte de manière responsable lors de ses navigations sur internet.
Donner envie de s’exprimer passe par faciliter les procédures. Une voie est à trouver entre une demande de protection et une demande de simplification, comme l’a exposé Nicolas Conso du Ministère de la fonction publique venu présenter le site ensemble-simplifions.fr. Un préalable serait de laisser à l’individu le choix de ce qu’il veut divulguer.
L’expérience suédoise de Malmö présenté par son Maire Carina Nilsson a une fois de plus montré la facilité avec laquelle les individus discutent sur le site municipal des projets en cours, tout en rappelant que cette capacité à échanger sur internet ne doit pas mettre de coté ceux qui n’ont pas accès au net et accroitre la fracture numérique.
L’expérience française d’un réseau social sur internet a été présentée par Claire Szabo, conseillère municipale d’Issy-les-Moulineaux. E-folio montre que pour être un succès, un réseau social de collectivité doit être porté par une volonté forte de la part des élus et de la population. Elle s’est notamment appuyée sur l’étude publiée par USEO en juin dernier pour montrer que si les municipalités souhaiteraient dans une large proportion engager des démarches de concertations sur internet, rares sont les villes à aller jusqu’au bout.
La session sur les changements dans le politique lié à l’intrusion du numérique a permis de monter le l’imbrication inexorable du numérique en matière de communication politique mais aussi de citoyenneté.