Le salon Intranet, collaboration, RSE les 8,9 et 10 mars dernier fut l’occasion de faire le point sur l’évolution du secteur : les conséquences de la démocratisation des RSE, la structuration de l’offre et de l’écosystème. Plusieurs signes témoignent des transformations en cours, sans pour autant que l’on puisse en dessiner précisément les futurs contours. Si les solutions RSE sont nouvelles, les métiers connexes (services et conseils) évoluent également ; tout comme le rapport entre ses entreprises et leur environnement.
La venue massive des éditeurs RSE sur un salon est une première en France. De mémoire, seuls BlogSpirit et Yoolink étaient présents l’année dernière. Un salon différent des autres éditions également dû au fait de la concomitance du salon RH et du salon Serious Game attirant un public différent. Il faut noter également l’absence des acteurs majeurs de la Gestion de contenu, GED ou Portail, des habitués pourtant de la thématique Intranet. Ils se replient probablement vers Documation.
Un vent de démocratisation
L’intérêt pour le sujet RSE lors du salon face à celui de l’intranet confirme l’entrée dans la phase de démocratisation. La majorité des sujets des conférences mettait l’intranet et le RSE en face a face. Même au salon RH mitoyen les éditeurs arboraient du 2.0. Le village ne représentait en ce sens que le cœur d’un écosystème qui s’organise pour apporter des solutions au développement des usages en réseau dans l’entreprise. Un noyau dur d’acteurs qui continue également d’injecter des modes de management novateurs dans les entreprises.
Besoin de pédagogie, mais pas seulement
Cette phase de démocratisation implique logiquement des besoins importants de pédagogie, d’un vocabulaire et de concepts qui permettent de parler dans un langage moins ambiguë.
Mais pas seulement. Face à ces évolutions des challenges en terme d’urbanisation du SI et de transformation organisationnelles doivent être relevés. La fenêtre d’opportunité pour innover est loin de se refermer.
Les mini-débats sur le village, réunissant 3 fois/jour 4 à 5 acteurs du village, ont été l’occasion d’affiner ces diagnostics. J’en profite pour les remercier d’avoir répondu présent à notre invitation.
Un écosystème socialisé
L’effet des RS se fait également de plus en plus sentir sur cet écosystème. Ses acteurs sont non seulement extrêmement visibles sur le net, mais dans un échange ouvert et constant avec leur environnement (prospects, pairs, experts, clients, etc). Nos activités BtoB s’appuient de plus en plus sur l’animation de cet environnement, dans le tissage de relations d’expertise (en dehors de tout cadre commercial), permettant d’enrichir nos réflexions, nos recherches et nos offres, nous mettant à disposition des relais et des ambassadeurs extrêmement efficaces commercialement. Développer cet environnement devient stratégique. De lieu de mise en relation de 1ère importance, les salons deviennent des lieux pour renforcer des liens déjà existants. Dans notre cas, bcp d’entreprises présentes sur notre communauté ont profité du salon pour nous rencontrer. Ce besoin de rencontre IRL en association a des réseaux en ligne se retrouve un peu partout ; les Twitt’aperos en sont un autre exemple. Des entreprises praticiennes donc. Ceci est aussi un gage de crédibilité pour leurs clients.
Un marché tiraillé entre promoteurs de la rupture et défenseurs de la continuité
Ce salon a également fait apparaitre de part l’attrait des exposants pour le village RSE et les positions prises lors des conférences, la volonté de se positionner sur un marché porteur. Porteur, mais émergent. Ses acteurs n’ont pas encore les moyens marketing de leur voisin du salon RH si on se réfère à la richesse de leur stand.
Cette unanimité autour des RSE ne doit pas non plus masquer le clivage entre deux courants : Certains prônant un enrichissement fonctionnel progressif et au rythme des entreprises, d’autres une approche en rupture avec de nouveaux modes d’organisation, s’appuyant sur l’exemple des évolutions produites dans l’univers de l’Internet. Et parler d’une prochaine convergence entre Intranet et RSE mettant tout le monde d’accord est une fausse évidence. Nous aurons l’occasion d’y revenir.
Absences des SSII
Pas étonnant, me direz-vous, vu qu’on ne cesse de répéter que les projets de RSE ne sont pas des projets informatiques. Il est vrai que l’enjeu se situe dans le développement des usages et l’offre Saas permet de déployer sans intégration. Du moins dans un 1er temps. Si le SI se socialise de part l’évolution fonctionnelle des applications qui le composent, et ceux, sous l’impulsion des éditeurs, il y a peu de projet sur mesure et peu de DSI réfléchissent à l’urbanisation de leur SI social. Cela ne saurait tarder. Les solutions RSE open source, les environnements de développement autour de Jive, Chatter, Lotus Connexion et l’ouverture d’api autour de Bluekiwi, Jamespot ou Talkspirit ouvrent de nouvelles perspectives.
Quid des cabinets de conseil
Difficile pour moi d’apporter un regard objectif sur ce marché. Nous sommes dans un domaine où les barrières à l’entrée sont en apparence faibles. Pourtant tout reste à faire en matière de méthodologie d’accompagnement pour transformer dans de bonnes conditions les grandes organisations. Nous avons choisi pour cette raison d’investir dans ce sens et apportons des approches novatrices. Experts et travailleurs de l’information nous sommes nous même impactés par les medias sociaux. Nous pensons que pour mieux servir nos clients, nous devons être plus dans l’échange, le partage et l’interaction avec notre environnement. Une ouverture et une nouvelle transparence qui, par ailleurs, paient dans notre économie de la confiance.
Pour une évolution des salons
Un nouvelle manière d’aborder les salons s’affirme peu à peu. Cela commence par l’usage de Twitter durant l’événement : offrant l’interactivité durant et sur le salon entre pairs mais également avec l’environnement non présent. Je ne saurai que féliciter Christelle Fritz qui a su mettre en avant Spectrum Group (concurrent d’Useo) avec plusieurs live-Tweet sur le #villageRSE ; Nexmodernity nous avait également permis de suivre Lotus Sphere de cette manière en février et Emilie Ogez avait réussi à faire un CR très fidèle de la présentation de notre dernière étude en nous suivant à distance via Twitter. Une pratique qui devrait se généraliser.
Il serait temps que les lieux d’expo (comme a Paris : Porte de Versailles, Cnitt etc) soient couverts par des connexions internet de qualité, voire gratuite pour en faciliter l’accès ! Nous avons payé une connexion 256kb/s 175€ht ! Elle était mono-poste et fonctionnait de manière aléatoire…
Le tout devant être équipé de Tweetwall de qualité.
Ensuite c’est la mise en scène et le modèle économique qui devraient accompagner l’évolution des attentes des entreprises. De la vente d’une surface vers un niveau de participation et une contrepartie intégrant la contribution a l’écosystème.
Voici donc plusieurs sujets de débats et axes d’évolution à suivre ces prochains mois.