L’annonce de Facebook d’intégrer une messagerie dans sa plateforme est certes un événement pour ceux qui s’intéressent au duel avec Google, mais est également un marqueur dans l’évolution de notre approche des outils de communication. Quoi qu’il en dise, Facebook lance une attaque en règle pour détrôner la messagerie de son hégémonie en matière d’échange électronique depuis 20 ans. Si le succès était au RDV cela pourrait rapidement impacter les entreprises.
Quelle est la proposition d’usage de Facebook :
- un format de mail moins structuré afin de le présenter sous forme de conversation, l’uniformisation et la disparition du conteneur (mail, message, SMS) au sein d’une conversation.
- d’exploiter notre graph social pour trier l’information
Pour en savoir plus, vous pouvez lire le site de Facebook ou l’article de 01net pro
Facebook est en bonne place pour faire converger les logiques de “flux” des conversations sur les réseaux sociaux et les logiques de “stock” des messageries. Déjà il réunit les deux. Mais çà, Outlook l’a déjà presque fait. Mais surtout il transforme une pile de messages en files de conversation. Une approche plus lisible et moins intrusive, car il n’ait plus à subir la contrainte du dépilement. Charge à chacun de s’intéresser ou non, à défaut quand il le souhaite aux conversations dont il est plus ou moins partie prenante.
Certains n’y voit qu’une question de fonctionnalités, d’agencement de l’information, mais au fond cela impacte nos usages, notre manière de communiquer. Et cela mérite donc tout notre intérêt.
Si intégrée dans un réseau social, la messagerie se mue progressivement en plateforme conversationnelle, on obtient une convergence des usages intéressante à plusieurs titres pour l’entreprise :
- plus de lisibilité dans les échanges
- plus de transparences, de transversalité dans les échanges
- un capital exploitable par les mécanismes d’analyse des (futurs) RSE (cf article précédent)
- une réponse au “trop plein” de messages
- un changement culturel visant à recentrer le message dans un usage dédié à la communication interpersonnelle
Au sein de l’entreprise, cette fois-ci ce serait Microsoft qui serait ébranlé si les prochaines versions d’Outlook et de Sharepoint n’évoluaient pas dans ce sens. Il est à parier que les entreprises ne vont pas attendre 3 ans pour gagner en efficacité et que des éditeurs proposeront rapidement cette évolution. Certains comme Calinda avec Mindup (voir l’analyse d’useo) proposent déjà des passerelles entre messagerie et plateforme conversationnelle.
Une convergence dont le succès en terme d’usage n’est cependant pas garanti pour Facebook. Souvenez-vous de Google qui a tenté le chemin inverse il y a un an avec Google Wave et qui a abandonné quelques mois plus tard. L’approche de Facebook est cependant, me semble-t-il, moins disruptive.