Le grand sujet du moment Google +, concurrent de Facebook. Je ne dis pas que l’un est mieux que l’autre, comme l’explique Maître Eolas : « Google+ est mieux que Facebook, comme le Betacam était meilleur que le VHS ». Donc si jusqu’à présent on pense plutôt à une question de réseau social personnel et non pas professionnel, on voit aussi fleurir des papiers autour cette question, notamment d’un de nos membres actifs de la communauté USEO commeFrédéric Charles, toujours prompt à produire des analyses de qualité sur son blog.
Mettons les choses au clair directement. Ce papier est loin d’être définitif, puisque Google + n’existe que depuis une douzaine de jours et que de nouvelles fonctionnalités devraient faire jour rapidement. En effet, Christian Oestlien, responsable produit chez Google précise que dans le courant de l’année une version professionnelle va sortir. Si on a peu d’information pour le moment, on sait pour le moins qu’elle fera le lien avec les services professionnels Google existants.
De plus, mon activité de consultant chez USEO l’interface (pas l’impression que ce soit une période estivale en ce moment, c’est toujours la course) ne m’a pas permis de faire totalement joujou avec ce nouvel engin, dont par contre j’apprécie particulièrement. Et enfin, mon regard sera peut-être partial, car je suis plutôt du côté de ceux qui pensent qu’avoir son propre espace pour gérer ses collaborateurs ou parties prenantes externes est un plus, et ne sont pas soumis aux aléas des plateformes grands publics, aussi performante soient-elles comme Linkedin.
Clairement le point fort de Google va être de s’intégrer à un certain nombre d’applications professionnelles existantes comme le mail, le calendrier, le chat, la vidéo, les tweets, la mobilité et des espaces de stockages, mais surtout à sa suite applicative en s’identifiant une seule fois (ces questions d’intégrations coûtent très chers aux entreprises). Pour le moment, seul Microsoft rivalise sur ce terrain, notamment avec le lancement d’Office 365. De plus, la diffusion de l’information via son système de cercle (c’est le cœur de Google +) va permettre de filtrer les informations disponibles, gérer des projets, monter des communautés. Sans compter ses API qui vont ouvrir la récupération d’information de l’extérieur. Une vraie réponse à l’infobésité ambiante.
Difficile de développer plus au regard des fonctionnalités actuelles présentées, mais s’il y a des points positifs, certains pensent que cela ne va pas suffire pour le monde des grands groupes. D’ailleurs un certain nombre d’analyste américain le positionne plus sur le marché des PME, marché déjà plus adressé par les Google apps que celui des grandes entreprises. De plus, dans les grands groupe, la question du lien avec le reste du SI : CRM, SIRH, ERP va rapidement se poser (comme pour les plus petits éditeurs de RSE d’ailleurs), même si les API vont sans doute offrir une partie des réponses et permettre de se connecter à SAP ou autre Salesforce.
Si les fonctionnalités de cercles sont attirantes, bien que certains comme Ross Mayfield de Social Text pensent que c’est perturbant, il est vrai que ce ne sont pas vraiment des communautés/groupes à caractère privé, public, secret auxquels on adhère ou on est invité. Je ne sais pas si je fais partie de tel ou tel groupe, comment l’information est partagée… Mais cela pourrait être repensé pour la version entreprise, j’imagine. Bien sûr la question de l’hébergement va aussi poser question, même si on peut supposer là encore, que du cloud privatif sera facilement mis en place.
Quoiqu’il en soit avant de s’emballer, rappelons que Google n’en ai pas à son premier ballon dans d’essai dans le monde des réseaux sociaux, et pour ne citer que les plus connus d’entre eux, Orkut, Buzz et Wave n’ont donné lieu au succès escompté par Google.
Allez, si vous êtes sympa dans les commentaires, on devrait même pouvoir vous trouver des invitations Google+ pour ceux qui ne sont pas dessus 😉 sauf si Google les bloque à nouveau.