Dans les entreprises, les utilisateurs mettent leur DSI en concurrence avec les services Saas directement accessibles en ligne. Un mouvement loin d’être anodin, qui pourrait contribuer à l’externalisation progressive du SI, mais cette fois-ci sous la pression des utilisateurs. Une situation qui devrait conduire à une amélioration des outils de travail pour chacun.
Alors que les postes de travail utilisateurs sont verrouillés…
Les collaborateurs des grandes organisations le savent, ils ont de moins en moins la main sur leur PC (quand il n’est pas déjà virtualisé) : ils ne choisissent plus la configuration et n’ont pas la possiblité d’installer le moindre logiciel. S’il s’agit d’empêcher les installations farfelues à la limite de l’usage professionnel, cela se comprend. Mais ceci contraint également les équipes qui, par exemple, ne peuvent s’équiper pour couvrir rapidement des nouveaux besoins ou des besoins locaux.
L’arrivée de tout nouveau logiciel doit suivre le processus de qualification logicielle conduit par la DSI. Cette réalité s’accepte car elle est souvent la contrepartie à la maitrise de la qualité de service et de la sécurité du système informatique.
Cette uniformisation des outils conduit pourtant à rendre l’outil informatique moins adaptée aux attentes des utilisateurs, inévitablement hétérogènes au sein de l’organisation.
Les services Saas sont eux accessibles à la demande…
S’ils ne peuvent plus installer d’outils sur leur poste de travail, les collaborateurs peuvent en revanche utiliser les services en ligne, qui eux ne nécessitent qu’un navigateur (donc aucune installation sur le poste de travail). Un espace de travail collaboratif se créée ainsi en quelques minutes : on remplit un formulaire d’enregistrement, éventuellement, on paie en ligne, on reçoit une clef d’activation par mail et on y accède directement. Avec les services en ligne (Saas) l’utilisateur accède à un catalogue de services extrêmement riche qu’il est en mesure d’activer lui-même et ce, très rapidement.
Un choix facilité par le mode de distribution
Alors que les solutions traditionnelles sont pénalisées dans le processus de vente par une nécessaire installation préalable à tout contact avec le produit, les services Saas sont directement accessibles. Il n’y a plus besoin de se plonger dans une brochure et de contacter un commercial afin de prendre un RDV pour voir le produit plusieurs jours après. Non seulement le client a immédiatement “le produit en main” mais il dispose d’animations très réalistes lui permettant de se projeter instantanément dans les usages proposés par l’éditeur Saas.
Un coût d’initialisation quasi nul, puis un paiement à l’usage
Le modèle de distribution de ces services le plus répandu reprend le principe de la “version d’évaluation” : il est possible d’essayer le service gratuitement. Les modèles économiques évoluent et tendent à faire payer en fonction de l’usage finale : une utilisation personnelle sera gratuite, une exploitation.
Au final probablement un moindre mal
Il s’agit dans certaines situations, pour les utilisateurs, d’assouvir un besoin non couvert par la DSI. Par exemple, bon nombre d’entreprises sont mal équipées en solution collaborative. Le besoin de partage est tel aujourd’hui, que les échanges se font soit par mail, soit par clef USB, soit par le biais d’espace de partage distant. Ce dernier, même s’il constitue une brèche dans la maitrise du SI par l’entreprise apporte une réponse à un besoin pressant. Charge à la DSI de proposer un dispositif pérenne.
Saas (Software as a service)
Modèle de distribution qui s’inscrit dans la continuité de l’ASP (Application Service Provider). L’outil est accessible depuis le navigateur web, on s’inscrit et on l’utilise après s’être identifié. Hotmail est ainsi un précurseur du Saas puisqu’il permet de remplacer un logiciel de messagerie comme Outlook ou Eudora à installer sur son poste. Ce mode de distribution se développe fortement depuis quelques années. Parmi les acteurs emblématiques ont trouve Salesforce.com, Google Apps, Zoho. Les domaines couverts par le Saas vont du travail collaboratif en passant par la bureautique en ligne, jusqu’à des logiciels plus métier (comptable, CRM, etc).