Expliquer l’importance du “social” à un patron n’est peut-être pas la chose la plus aisée. Mais abordé différemment, cela peut prendre une autre tournure.
Pour les mettre dans votre poche, comparez leur entreprise à un environnement kolkhozien dans lequel les collaborateurs ne perçoivent plus réellement l’apport de leur travail et sont asservis par leur dépendance à leur salaire. Leurs managers y sont les apparatchiks d’un système oppressant.
Ce même patron verrait d’un autre œil l’entreprise 2.0, s’il considérait que l’espace d’expression sur un réseau social était le lopin de terre distribué à chacun lors de la sortie de ce modèle de production. Charge à chacun de le faire fructifier. A l’instar de l’économie, émergent de nouvelles entreprises agraires, une économie du service “intellectuel” se développe entre les collaborateurs. Chacun est encouragé à rendre service en fonction de ses compétences ; Et si c’est en dehors de leur fonction stricte dans l’entreprise, les collaborateurs sont libres de s’entraider et de juger si c’est pour un co-bénéfice immédiat ou un effort qui portera ses fruits plus tard. L’entreprise 2.0 rend plus autonome les collaborateurs dans leur choix de s’impliquer et de trouver des terrains d’intraprenariat dans une organisation vouée à évoluer constamment.
Ce patron devra, pour réussir cette “révolution”, offrir un champ permettant au paysan de vivre et d’avoir quelque chose de plus à réinvestir. Ce champ ne sera fructifié que par ceux qui savent le cultiver ; les apprentis risquent fort de rater leur récolte. Une autonomie qui sera libératrice si l’organisation s’assure de créer les conditions de réussite de ses collaborateurs.
Reste à convaincre les apparatchiks…
PS : Après la dissolution de l’union Soviétique, bon nombre de Kolkhozes se sont transformés en entreprises agraires mais ont continué à fonctionner comme des Kolkhozes…