Cette semaine fut marquée par plusieurs annonces de la part d’acteurs de référence des Reseaux sociaux d’entreprise. L’occasion de faire le point sur un marché très dynamique où les acteurs historiques du SI peinent à rattraper leur retard, de nombreuses solutions Open Sources émergent (cf. étude de Smile), réalisée par Grégory Bécue) et les leaders continuent d’innover et de mettre sur le marché des nouveautés tous les semestres. Pour rappel :
- IBM lance le 8/11 la v3 de Lotus Connections v3
- BlueKiwi annonce ce même jour la sortie d’un plug-in Seesmic,
- Salesforce (avec son module Chatter) annonce le lendemain également un plug-in Seesmic
- Socialtext lance en ce début de semaine également son connecteur Salesforce (après avoir sortie déjà un connecteur SharePoint)
Lotus Connections 2.5 était déjà une des solutions les plus avancées sur les fonctions de mise en relation. Les fonctions relationnelles sont bien pensées et très complètes. LC est un des rares outils à proposer deux modes de mises en relation : le simple suivi d’activité et le contact mutuel qui permet d’accéder aux fiches profil et de publier des messages sur le “mur”. La mise en relation et la valorisation des expertises sont un vrai point fort de cette solution.
(Retrouver l’ensemble de l’analyse sur le Référentiel USEO
Une évolution sur trois fronts
Je distingue 3 axes de progression des RSE :
- celui d’IBM qui vise à exploiter le potentiel conversationnel et relationnel
- celui de Socialtext et Jamespot (SocialReady) de s’interfacer avec les applications métier pour mettre la conversation là où l’entreprise produit de la valeur : cad autour des processus
- celui de BlueKiwi d’interfacer sa plateforme avec les autres réseaux sociaux (externes pour l’instant) pour faciliter la propagation des recommandations et élargir la conversation
Alors que le marché a réalisé cette année une convergence entre les plateformes de réseaux sociaux internes et externes par un élargissement de la couverture fonctionnelle de chacun, ces nouvelles évolutions introduisent de nouveaux facteurs de différenciation discriminants.
Il n’y a pas d’opposition entre les orientations prises par chacun. Au contraire, on peut penser que le marché voudra les trois assez rapidement. Difficile d’investir sur tous les fronts simultanément. Des choix stratégiques qui renforcent leur position réciproque :
- IBM va pouvoir valoriser le potentiel d’une plateforme déployée au sein d’une large organisation.
- Socialtext (Analyse Ref useo) et Jamespot (Analyse Ref useo) de venir enrichir des briques SI non ‘sociales’.
- BlueKiwi (Analyse Ref useo) et Salesforce se dotent d’un desktop facilitant l’interfacage des réseaux individuels avec les communautés de l’entreprise.
Au passage cela renforce la crédibilité et la position de Seesmic dans l’univers professionnel, s’inscrivant en rival, des PIM (personnal information manager) comme Outlook. Ces nouvelles applications ouvertes continuellement sur nos bureaux et mobiles se comportent finalement, par analogie, comme des PCM (personnal conversation manager) et hop! un peu plus de jargon ;). Si comme le dit Gartner en 2014, 20% des collaborateurs utiliseront principalement les médias sociaux pour communiquer, Outlook a du soucis a se faire…
Cela souligne également l’absence des solutions de Portail d’entreprise (ou la faiblesse des solutions actuelles qui font office de, comme Sharepoint (Analyse Ref useo) et Liferay (Analyse Ref useo) dans l’univers des RSE qui vont perdre leur position de point d’entrée privilégié au SI si elles ne fédèrent pas les activités sociales en apportant une VA à l’utilisateur.
Le marché des RSE réaffirme sa promesse d’aller au de-là du communautaire et du participatif, pour développer de l’intelligence collective en facilitant les conversations (et leur propagation) et en maximisant les opportunités de mise en relation.
Cf matrice des potentiels sociaux datant de janvier 2010, prochainement mise a jour)
Un nouvel élan
Un marché qui montre que la puissance des RSE s’exprime si elle au coeur des activités des collaborateurs ; seul moyen de générer suffisamment d’occurrences pour rendre le système ‘intelligent’.
Face a la socialisation du SI, l’articulation des espaces conversationnels permettant de propager les recommandations d’une part et d’autre part la capacité d’exploiter l’ensemble des conversations (cloisonnées, de fait) pour valoriser les expertises et maximiser les opportunités de mise en relation deviennent des enjeux capitaux. Nos acteurs français du monde des RSE ont intérêts a anticiper cette exigence.
Des stratégies qui se mettent en place progressivement : mise a disposition d’API pour bK, développement de connecteurs pour Jamespot ou Socialtext (SocialPoint, SocialText Connect), la fédération d’une communauté de développeurs pour Socialtext (SocialDev), la création d’une place de marché de plugin (l’Appexchange) pour Salesforce réalisée sur le modèle App Store d’Apple. A défaut d’être LA solution sociale du SI les plus petites solutions devront s’articuler entre elles et avec les applications Métiers pour résister. Une exigence qui va être promue par ceux en mesure d’atteindre ce graal au détriment des autres. Je m’étonne en revanche de l’absence d’annonce du coté des éditeurs de moteurs de recherche pour venir exploiter le potentiel social de ces plateformes à l’instar d’Ibm.
Un nouvel élan qui dessine un nouvel horizon. Les couvertures fonctionnelles FO des éditeurs vont se rapprocher de plus en plus. Les fonctions de pilotage permettant de maitriser les conversations et exploiter les influences restent un sujet de différenciation pour les leaders. Les solutions vont être de plus en plus challengées sur leur capacité d’interfacage et d’analyse des activités sociales. Une nouvelle phase de croissance qui devraient plus se jouer sur la capacité technologique que sur la rupture d’usage pour l’utilisateur final. Mais qui sait…