Des collectivités qui développent des dispositifs participatifs…
En plus des consultations réglementaires (ZAC, PLU, SCOT, etc.), les collectivités mettent en place régulièrement des nouveaux dispositifs de concertation. Ces dispositifs sont plus ou moins engageants, allant du droit d’interpellation (pétition en ligne, par exemple) à des conseils de développement ou des pactes citoyens. Dispositif de communication ou réelle volonté de développer la démocratie ? Difficile à dire. Que ce soit dans le cadre d’une réflexion sur la relation usager au Conseil Général d’Ille et Vilaine ou d’une réflexion prospective sur le territoire de Nantes-Saint Nazaire, des ateliers, des comités, des expositions, des sites internet sont développés afin d’impliquer le citoyen dans le projet du territoire ou de l’administration.
Des citoyens qui veulent participer…
97% de la population a aujourd’hui accès à internet. La prise de parole sur internet s’est ancrée dans les usages réguliers des internautes, on pense naturellement à Facebook, Twitter et Youtube. A titre d’illustration du phénomène, le nombre de commentaires postés sur des contenus locaux a été multiplié par 8 en 4 ans (Etude Nomao 2012). Cela a un impact fort pour les collectivités : les internautes souhaitent exprimer leurs opinions sur les politiques publiques et les projets menés, tout en attendant des réponses rapides de la part de la collectivité lorsqu’ils la sollicitent.
Face à ces deux constats, quelle forme du dialogue sur internet ?
La forme que prendra le dialogue usager/citoyen n’est pas figée. De nombreux dispositifs ont été imaginés :
Les réussites sont encore peu nombreuses, et difficiles à évaluer, mais elles ont toute le mérite d’explorer les usages possibles. Dernièrement, Villeurbanne propose une nouvelle plateforme, mix d’actualités sur les projets/politiques publiques et de propositions de citoyens. Sa mise en forme, proche d’un “Give a minute” à Chicago, est très centrée sur une formulation individuelle de problèmes collectifs. Cela pourrait bien correspondre à une société très individualiste qui cherche cependant à faire du projet collectif.
Des barrières au sein des collectivités
Rapidement au cours de ces projets, des blocages à différents niveaux apparaissent. Un atelier de travail avec la Fing (scénarios d’usages présentés ici :http://fr.slideshare.net/slidesharefing/les-scnarios-de-demain-le-numrique-dans-les-dmocraties-locales-document-de-travail) fait apparaître quelques questionnements, qu’il faudra trancher en phase de conception : autorisation ou non des contributions anonymes, quelle échelle de débat (quartier, ville, agglomération, etc.), qui héberge et anime (la collectivité ? une association tierce ? l’opposition (!) ?), comment présente-t-on l’impact de ces échanges sur la politique publique ?
De leur côté, les élus ont, pour beaucoup d’entre eux et indépendamment de leur couleur politique, envie de discuter et de s’ouvrir à la population, c’est un fait. Mais beaucoup craignent :
Du côté des services justement, ce sont d’autres craintes que nous constatons :
Des premières pistes de travail
Au delà des questionnements évoqués précédemment, quelques pistes d’action que nous développerons dans un prochain billet :
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Une dizaine de journalistes (01 informatique, Collaboratif-info, Archimag, La Gazette des communes, Le courrier des maires) et blogueurs (Damien Douani (@damiendouani) qui vient de lancer sa propre agence (http://www.fadasocialagency.com/) ! (ndlr: bon vent Damien !) , Fadhila Brahimi (@fbrahimi), Romain Biard (@biskuit) (également dans une nouvelle aventure avec EZ ambassy, http://ezembassy.com), Loic Bodin (@loicbodin Renaissance Numérique http://www.renaissancenumerique.org ) ont répondu présents à notre invitation et nous avons pu passer un bon moment à échanger sur ce sujet passionnant. Nous avons également été très contents de recevoir une délégation de La Netscouade, agence et éditeur innovant dans ce domaine. Je vous invite au passage à découvrir leur dernier produit de gestion de requêtes des citoyens (http://www.beecitiz.com).
Nicolas (@nicolasgoin) présentant l’étude.
Cette étude intitulée “Une mobilisation citoyenne qui préfigure de nouveaux modes de gouvernance des politiques publiques’ analyse les modes d’organisation émergent autour des plateformes de réseaux sociaux des partis politiques.
Nous avons choisi d’étudier les plateformes des mouvements politiques, proches en fonctionnalités de ceux mis en place par les entreprises, pour comprendre comment ces outils de communication sont devenus de véritables outils d’organisation et de mobilisation. Le choix d’axer cette étude sur les réseaux sociaux tient à la marge de manœuvre laissée aux membres dans l’organisation des activités et la création de contenus qui y est plus importante que sur d’autres médias sociaux où elle se trouve souvent limitée aux fils de commentaires associés à une actualité générée par l’animateur.
Alors qu’Internet a profondément révolutionné notre façon de communiquer, la sphère politique a mis du temps avant de comprendre l’impact et l’utilité des nouveaux usages induits par cette révolution. Les années 2000 ont été celles d’un investissement progressif du politique dans le champ Internet (blogs de campagne des Régionales 2004, influence du web dans le « non » au référendum sur la Constitution Européenne en 2005, structuration du Web politique français en 2007…). Aujourd’hui les mouvements et les partis politiques sont présents de plusieurs manières sur Internet : via Twitter, Facebook et aussi des réseaux sociaux que les mouvements ont eux-mêmes créés (comme la Coopol, Désir d’Avenir….) et qui sont ouverts à tous, militants du parti ou non.
USE0 a mis en place une grille d’analyse fine pour distinguer les réseaux en fonction des usages développés (usages d’influence / usages de collaboration et usages de coordination). Cette grille révèle qu’il y a trois types de réseaux sociaux politiques: les réseaux « d’influence » visant à promouvoir les idées et les actions de l’instance politique, les réseaux « de collaboration » facilitant la mise en relation des sympathisants et le débat pour renforcer la cohésion interne et les réseaux « de coordination » ayant vocation à faciliter l’organisation de la vie militante. L’étude montre aussi que ces réseaux ont un très fort potentiel social, souvent plus élevé que celui des réseaux sociaux d’entreprise avec lesquels ils ont pourtant de nombreux points communs.
Enfin l’étude montre comment ces réseaux permettent de fédérer et de mobiliser les citoyens et constituent une opportunité pour les institutions publiques d’engager la conversation avec les administrés et de recréer de l’engagement citoyen autour des politiques publiques.
Sommaire de l’étude :
L’étude retrace l’histoire récente de l’évolution des pratiques politiques, vers une appropriation progressive d’un outil de communication devenu un outil de mobilisation : Comment les partis politiques en sont-ils arrivés à utiliser aujourd’hui les réseaux sociaux? Quels sont les principaux enjeux auxquels ces derniers tentent de répondre sur le Web?
Les nouveaux modes d’organisation citoyenne autour de projets politiques sont étudiés ainsi que le décryptage fonctionnel des usages des réseaux sociaux des mouvements politiques. Comment les principaux mouvements politiques français parviennent à exploiter le potentiel offert par les réseaux sociaux ? Quelles sont les principales orientations prises au regard des fonctionnalités offertes sur ces espaces? L’étude porte sur les plateformes suivantes : L’autre gauche, La Coopol, Les Démocrates, Désirs d’avenir, Epicentre, Europe Ecologie, Villepincom.net
Quels sont les impacts de cette acculturation du monde politique sur les collectivités ? Comment l’administration peut ou doit répondre aux demandes croissantes d’élus qui en maîtrisent de plus en plus les enjeux ? Comment évolue la relation entre les citoyens et l’institution dans le cadre de cette société de la transparence ?
Pour terminer, j’en profite pour remercier le noyau de consultants qui s’investit sur ce sujet depuis plusieurs mois et dont les travaux se poursuivront toute l’année : Joanna Walzack (@J0anna_w) Nicolas Goin (@nicolasgoin), Sophie Brassaud.
Télécharger l’étude sur la Communauté et participer à la discussion ou faites en la demande via ce formulaire
D’autres analyses seront publiées dans la continuité de cette étude, restez connectés !
]]>USEO, co-animera avec Cap Com’, un atelier le jeudi 14 janvier à 9h30 ayant pour thème “Comment les collectivités s’ impliquent dans le dialogue citoyen et les réseaux sociaux ?”
A noter également, la présentation des premiers éléments de l’étude réalisée par USEO sur “La présence des collectivités sur les réseaux sociaux : les 50 plus grandes villes de France sur Twitter”. Cette étude sera disponible en téléchargement sur le site d’USEO d’ici la fin du mois de Janvier.
Le programme détaillé des rencontres d’Autrans est disponible ici.
Et si vous souhaitez suivre les échanges d’Autrans 2010 sur Twitter, utilisez le hashtag #autrans10.
En espérant échanger avec vous lors de ces rencontres et vous compter nombreux à l’atelier du 14/01 !
]]>L’expérience suédoise de Malmö présenté par son Maire Carina Nilsson a une fois de plus montré la facilité avec laquelle les individus discutent sur le site municipal des projets en cours, tout en rappelant que cette capacité à échanger sur internet ne doit pas mettre de coté ceux qui n’ont pas accès au net et accroitre la fracture numérique.
L’expérience française d’un réseau social sur internet a été présentée par Claire Szabo, conseillère municipale d’Issy-les-Moulineaux. E-folio montre que pour être un succès, un réseau social de collectivité doit être porté par une volonté forte de la part des élus et de la population. Elle s’est notamment appuyée sur l’étude publiée par USEO en juin dernier pour montrer que si les municipalités souhaiteraient dans une large proportion engager des démarches de concertations sur internet, rares sont les villes à aller jusqu’au bout.
La session sur les changements dans le politique lié à l’intrusion du numérique a permis de monter le l’imbrication inexorable du numérique en matière de communication politique mais aussi de citoyenneté.
Réunion débat sur le dialogue citoyen à Nantes from Nantes Avance on Vimeo.
On retrouve tous les ingrédients qui composent les motivations à développer les espaces de dialogue sur Internet. Dommage que le seul élément concret du dispositif évoqué soit le conseil de quartier…
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Ci-dessous ma présentation et le lien pour télécharger l’étude.
Si tous étions d’accord sur l’inévitable impact des réseaux sociaux sur les collectivités, plusieurs points ont soulevé débat ou capté l’attention. Intéressant.
• L’aspect outil de travail : les réseaux sociaux sont de véritables outils pour animer les multiples réseaux de correspondants, experts, filières métiers au sein et entre les collectivités
• La présence des collectivités sur les réseaux sociaux publics (comme Facebook, Viadeo) pose plusieurs problèmes : comment s’exprimer et intervenir sur un réseau social ? Qui ? À quel titre ? Dans quel cadre ?
• Animer des espaces de dialogue : Les retours d’expérience montrent qu’il est difficile de dialoguer avec une institution, et pour cela (comme le fait la RATP (www.vous-et-la-ratp.net) ) , il est préférable de positionner des animateurs et de leur donner la possibilité de s’exprimer directement (sur un périmètre à définir préalablement). Plusieurs participants ont soulevé le problème du droit de réserve des agents de la fonction publique. J’en retiens qu’il faut travailler sur cette étroite marge de manœuvre (entre “droit de réserve” et “nécessité de s’exprimer”). Beau sujet de réflexion et de mon point de vue, une nécessaire évolution des pratiques à engager par les collectivités sur ces sujets.
• La question de l’anonymat a fait réagir plusieurs participants. Est-ce une nouvelle forme d’expression comme le suggère Charles Nepote où l’hétéronymat prendrait le pas sur “homonymat” (ceux qui ne possèdent qu’une identité) ? Avancer à visage découvert est-il nécessaire pour intervenir dans un débat traitant des projets publics locaux ? Charles Nepote a présenté la notion de “Tiers de confiance”, une entité qui permettrait de faire le lien entre une personne et son identité numérique, de garantir ses qualités (homme, entre 30 et 40 ans, etc). Nous avons également évoqué la question de l’anonymat partiel (Ex : Arnaus R.) qui permet d’être reconnu par son entourage sans être référencé dans Google et de voir ses interventions éternellement associées à son nom.
Cette étude s’intéresse à l’apport et l’usage d’Internet par les collectivités dans leurs dispositifs de dialogue avec leurs habitants. Différents contextes de mise en œuvre sont étudiés :
• La concertation dans le cadre, notamment, de grands projets (loi Vaillant 2002)
• Les dispositifs consultatifs comme les conseils de quartier…
• La gestion de la relation Usagers ou Administrés
• L’animation de la vie locale sur le territoire
Elle s’adresse en conséquence aux élus et chargés de mission TIC, DSI, acteur de la démocratie locale.
L’étude cartographie l’état des dispositifs actuels. Si 75% des villes étudiées affichent une politique de démarche participative seules 22% donnent un espace d’expression à leurs concitoyens sur leur site. Une très faible minorité (4%) s’appuie sur des espaces de dialogue modernes ou de réseaux sociaux territoriaux.
L’étude met également en évidence la pression qui s’exerce progressivement sur les collectivités : Au moins 22% d’entre elles doivent faire face à des sites participatifs (ou blogs citoyens) contestataires. Force est de constater que la maitrise du débat local n’est plus un domaine réservé des collectivités.
Voici le sommaire détaillé de cette étude :
I. Contexte des collectivités locales et d’Internet : développement des dispositifs consultatifs et prise de conscience des politiques.
II. Les enjeux du Dialogue Citoyen : Une place légitime et des nouvelles opportunités pour les collectivités
III. Les espaces de Dialogue Citoyen : Domaines d’application et description des outils à disposition
IV. Etat des lieux des dispositifs participatifs en ligne en France : Faits marquants ressortant de l’étude des sites des 100 plus grandes villes de France
V. Les points clefs pour réussir son Dialogue Citoyen : orientation stratégique, mise en place de son dispositif et choix d’une solution.
L’étude est à télécharger à partir de http://www.useo.fr/publications.html
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Voici l’histoire de Pierre, élu d’une collectivité, qui souhaite mettre en place un espace de dialogue citoyen.
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