Des fonctionnalités associées à des usages innovants et permettant à l’entreprise de basculer vers un nouveau modèle plus décentralisé et davantage tourné vers l’intelligence collective.
Ces fonctionnalités sont présentes dans de nombreuses solutions spécialisées (BlueKiwi, SeeMy, etc.) et pour le collaborateur aguerri à ces nouveaux usages elles représentent les outils de travail idéaux.
Ce même collaborateur pourra se sentir dérouté en basculant sur Microsoft SharePoint 2010 dans le cadre d’un Réseau Social d’Entreprise. Car en effet, cette solution davantage centrée sur le partage documentaire, et déployée sans développements additionnels, ne propose pas vraiment de fonctions conversationnelles.
Les fonctions conversationnelles de SharePoint 2010 (pour plus de détails, voir l’étude Lecko complète dans le référentiel)
Les documents sont postés au sein de bibliothèques qui ressemblent davantage à des GED, les commentaires associés à ces derniers ne sont pas mis en avant et restent difficilement accessibles pour l’utilisateur. La plupart du temps, le gestionnaire d’une communauté, en charge de son paramétrage (activation et customisation des fonctionnalités) aura l’impression de tordre l’outil afin de le faire ressembler le plus possible à un véritable RSE. Ainsi pour créer des espaces pouvant ressembler à des notes, il devra créer séparément des bibliothèques de documents auxquels il aura lié des forums de discussion. On est très loin de la facilité que propose un outil comme BluKiwi pour réaliser des usages 2.0.
Il existe tout de même quelques fonctions permettant de se rapprocher du 2.0 tels que les blogs, les forums et les enquêtes. Cependant ces dernières ne sont pas forcément mises en avant par l’outil et demandent un certain temps d’adaptation par rapport à l’existant sur le web.
D’une manière générale SharePoint est un outil offrant beaucoup de possibilités, dans l’éventail des fonctionnalités disponibles il est sans doute le premier. Le choix de Microsoft est clair, offrir le socle le plus large possible et le plus personnalisable possible (à coûts de développements informatiques bien sûr) afin de s’intégrer au besoin de n’importe quelle entreprise.
Paradoxalement que ce soit dans le cadre d’un projet RSE, d’un projet Intranet (parce que SharePoint permet également de construire des intranet !) ou bien d’une GED, cet éventail représente un atout considérable mais également une grande faiblesse.
Atout considérable car SharePoint peut être adopté pour chacun de ces besoins, grande faiblesse car il ne répond pas forcément précisément au besoin et reste souvent en décalage par rapport aux solutions spécialisées.
Dans le cas du RSE, cette ambiguïté est flagrante, beaucoup de fonctionnalités et de possibilités, mais au final une plateforme qui ne serait que la copie pâle d’un véritable RSE.
Mais est-ce vraiment un problème ?
Nous venons de raisonner avec le point de vue d’un « initié et convaincu 2.0 », raisonnons à présent avec le point de vue d’un « utilisateur lambda (qui ne sait même pas ce qu’est le 2.0) ».
Pour cet utilisateur, quelle solution serait la plus déroutante ? Une solution spécialisée dans laquelle il peinerait à trouver ses documents ? à comprendre la logique de fonctionnement ? ou bien un SharePoint qui reste à la base centré sur les besoins opérationnels de l’utilisateur (je classe mes documents, je les télécharge, etc) mais qui en parallèle offre des fonctions sociales (mise en relation, etc.).
L’adoption n’aurait-elle pas finalement plus de chance de se réaliser sur une plateforme où l’utilisateur ne perdrait pas tous ses repères et où les fonctions sociales et conversationnelles ne seraient que des prolongements possibles ou non de ses besoins ?
On pourrait répondre que rester sur du SharePoint et se limiter à faire du partage de document ce n’est finalement pas du RSE, et c’est vrai ! Mais l’avantage d’un SharePoint c’est qu’il arrive, selon moi, à capter plus facilement l’utilisateur qu’une solution spécialisée qui peut représenter une marche trop haute en terme d’adoption de nouveaux usages.
Sur SharePoint, l’utilisateur n’est pas noyé et peut se raccrocher à des usages auquel il est habitué. Au fil du temps, il peut également découvrir les fonctionnalités sociales (forums, blogs, etc.). Cela peut aussi se faire à l’aide du gestionnaire de la communauté, qui va au fur et à mesure du temps débrider certaines fonctions. La montée en adoption se faisant ainsi progressivement.
Quant à résoudre les problèmes structurels de SharePoint concernant les fonctionnalités sociales manquantes par rapport à une solution spécialisée, il est toujours possible de déployer SharePoint en complément d’une solution comme Calinda ou Newsgator (ces solutions sont complémentaires et apportent des fonctions relationnelles, par exemple sur Newsgator un système de badge permet de récompenser les membres les plus actifs).
Les fonctions conversationnelles de SharePoint 2010 avec Newsgator Social Sites (pour plus de détails, voir l’étude Lecko complète dans le référentiel)
D’ailleurs pourquoi ne pas faire ces évolutions dans le cadre d’une stratégie d’entreprise ?
Dans un premier temps, un déploiement de SharePoint avec les fonctionnalités standards pour capter les utilisateurs.
Dans un deuxième temps, une sensibilisation des gestionnaires de communauté pour les encourager à utiliser les fonctions sociales par défaut.
Et enfin, dans un troisième temps, le déploiement d’une solution complémentaire Calinda ou Newsgator, pour arriver définitivement à un RSE (qui ne doit pas rougir face à une solution spécialisée).
Une montée en charge progressive dans l’adoption des usages me semble moins risqué qu’un changement brutal forcé par une solution spécialisée. Cette analyse est le résultat de mon expérience personnelle chez un de nos clients où ce type de déploiement est en cours et qui, d’après moi, a beaucoup de chance d’aboutir.
Et vous que pensez-vous de SharePoint 2010 comme solution RSE ?
Quelle est la proposition d’usage de Facebook :
Pour en savoir plus, vous pouvez lire le site de Facebook ou l’article de 01net pro
Facebook est en bonne place pour faire converger les logiques de “flux” des conversations sur les réseaux sociaux et les logiques de “stock” des messageries. Déjà il réunit les deux. Mais çà, Outlook l’a déjà presque fait. Mais surtout il transforme une pile de messages en files de conversation. Une approche plus lisible et moins intrusive, car il n’ait plus à subir la contrainte du dépilement. Charge à chacun de s’intéresser ou non, à défaut quand il le souhaite aux conversations dont il est plus ou moins partie prenante.
Certains n’y voit qu’une question de fonctionnalités, d’agencement de l’information, mais au fond cela impacte nos usages, notre manière de communiquer. Et cela mérite donc tout notre intérêt.
Si intégrée dans un réseau social, la messagerie se mue progressivement en plateforme conversationnelle, on obtient une convergence des usages intéressante à plusieurs titres pour l’entreprise :
Au sein de l’entreprise, cette fois-ci ce serait Microsoft qui serait ébranlé si les prochaines versions d’Outlook et de Sharepoint n’évoluaient pas dans ce sens. Il est à parier que les entreprises ne vont pas attendre 3 ans pour gagner en efficacité et que des éditeurs proposeront rapidement cette évolution. Certains comme Calinda avec Mindup (voir l’analyse d’useo) proposent déjà des passerelles entre messagerie et plateforme conversationnelle.
Une convergence dont le succès en terme d’usage n’est cependant pas garanti pour Facebook. Souvenez-vous de Google qui a tenté le chemin inverse il y a un an avec Google Wave et qui a abandonné quelques mois plus tard. L’approche de Facebook est cependant, me semble-t-il, moins disruptive.
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