Le blog des consultants Lecko

Manifeste pour une collectivité 2.0

Les collectivités sont à un moment charnière de leur existence. Elles font face à la crise des finances publiques, à de multiples mutations organisationnelles, et à l’émergence d’un citoyen de plus en plus exigeant. Alors que le numérique constitue un vrai levier pour se transformer, force est de constater qu’elles ne doivent rien attendre du politique. Elles devront se transformer de l’intérieur.

Les collectivités ne doivent pas compter sur les candidats actuels

Si 60% [1] des programmes mentionnent le numérique (87% pour les villes de plus de 200 000 habitants), ils se concentrent quasi exclusivement sur des sujets non disruptifs tels que le guichet unique, l’optimisation du site web de la ville, l’équipement des écoles ou encore le développement du haut débit.

Aujourd’hui aucun candidat ne place le numérique comme un véritable vecteur d’efficacité pivot, à l’heure pourtant où les collectivités ont tout intérêt à s’appuyer sur lui pour se transformer, en maîtrisant des dépenses déjà fortement contraintes.
Il en va de la responsabilité des acteurs politiques locaux, qui vont sur la prochaine mandature avoir la tâche ardue de continuer à améliorer le service rendu à l’usager dans ce contexte difficile. Mais jeter la pierre sur les candidats actuels ne résout rien, il s’avère que la prise de conscience n’a pas opéré sur les équipes actuelles.

L’exemple de l’e-administration dans les plus grandes villes de France

Déjà en 2005, les associations d’élus et de collectivités souhaitaient développer l’administration en ligne pour : “conduire à une plus grande efficacité administrative, et une amélioration du service rendu au citoyen” [2]. Près de 10 ans plus tard, où en sommes-nous ?
Après une analyse fine de 18 services en ligne proposés aux citoyens, il est apparu qu’aucune des 12 plus grandes villes de France n’avait énormément avancé en matière d’e-administration depuis 2010 [3]. Seules les démarches liées aux familles ont réellement progressé dans leur numérisation.

En étendant l’étude sur le niveau actuel de dématérialisation des 25 plus grandes villes de France, le constat est sans appel. Le niveau moyen de sophistication est de 1,77 sur une échelle de 0 à 5 proposée par la Commission Européenne.

La transformation numérique ne prendra tout son sens et ne portera ses fruits que si elle s’opère avant tout en interne

De nombreux projets sont à mettre en œuvre sur le territoire, la réduction de la fracture numérique en premier lieu. Mais l’enjeu majeur n’est pas seulement d’apparaître comme moderne à l’extérieur. Il est surtout temps de s’appuyer sur le numérique pour changer de l’intérieur. Pour franchir ce cap, six priorités sont à prendre en compte :

+ Adopter une nouvelle gouvernance (avoir un élu de 1er plan en charge du numérique et de la transformation organisationnelle associée, rattacher les DSI aux DGS, placer la Direction de la Communication comme animateur du territoire)
+ Mobiliser l’expertise des praticiens (travailler avec les usagers et les agents, émanciper les exécutants, développer les compétences internes plutôt que de s’appuyer sur des prestataires de bout en bout des projets)
+ Renouveler le management public (remettre des Hommes devant les fonctions, responsabiliser les agents – au sens de “je suis en charge de” -, libérer leur prise de parole, reconnaître et valoriser le leadership)
+ Révéler le potentiel d’engagement des agents (s’appuyer sur leur « sens du service public », mobiliser l’intelligence collective pour trouver des solutions aux problèmes du quotidien, fluidifier les processus administratifs)
+ Rendre agile la collectivité (être plus réticulaire et collaborative, dynamiser les initiatives, s’ouvrir à son écosystème au moment de la conception des projets)
+ Se donner les moyens de profiter des évolutions technologiques (moderniser l’équipement, investir dans les Hommes autant que dans la technologie, adapter et diversifier ses règles d’achats, recourir au SaaS pour plus de souplesse technologique)

Retrouvez le manifeste dans sa version *.pdf !

[1] : Observatoire numérique des campagnes municipales (lien)
[2] : Contribution commune de l’AMF, l’AMGVF, l’APVF, l’ARF, l’ACUF, la FMVM et l’AMRF (lien)
[3] : Etude Lecko (lien)

Téléchargez notre dernier état de l’art de la transformation interne des organisations ici !

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