Le blog des consultants Lecko

Le web 2.0 : de la sphère privée au monde professionnel

L’apparition du web dans les entreprises a créé une véritable révolution dans les pratiques de travail collaboratif, de recherche et d’accès à l’information ainsi que dans le partage et la capitalisation des données (des connaissances). Grâce à l’intégration de portails Xnet, l’entreprise s’est davantage ouverte sur ses ressources internes (les collaborateurs) et sur le reste du monde (les concurrents, les fournisseurs, les partenaires, les prospects, etc.) Si l’apparition du web a incontestablement impacté le mode de communication, le mode de circulation des données et bien sur les pratiques de travail, qu’en est-il de la généralisation du web 2.0 dans les organisations ?

Des atouts technologiques inexploités par les entreprises

Une étude récente de McKinsey (2007) montre que les entreprises utilisent principalement les technologies du web 2.0 afin de communiquer avec les consommateurs et leurs partenaires commerciaux. Les sondés expliquent qu’elles améliorent considérablement la collaboration. Ainsi, 80% d’entre eux ont investi dans les Services Web, 48% dans l’Intelligence Collective, 33% dans les wikis et les blogs et seulement 21% dans les mash-ups.

Seulement si on en croit la définition technique du web 2.0 – selon son fondateur Tim O’Reilly – sa particularité vient justement de la création des mash-ups – possibilité de mixer et d’agréger différents services grâce à la fourniture d’interfaces de programmation (API) vers des applications tierces pour en créer de nouvelles. Les atouts technologiques du web 2.0 sont donc assez ignorés par les entreprises…

Vers un nouveau modèle de communication dans lequel le salarié occupe une place centrale

C’est en considérant la définition fonctionnelle du web 2.0 qu’on se rend compte de son véritable impact au sein de l’entreprise. L’une de ses caractéristiques concerne la capacité des outils à inciter l’utilisateur à devenir concepteur et publicateur de contenu, et surtout à le mettre à disposition du plus grand nombre. La spécificité de ces outils est d’être entièrement tournée vers un utilisateur qui se les approprie de plus en plus. A l’échelle des organisations, les services 2.0 induisent une plus grande liberté d’expression de la part des collaborateurs.

Cette vision s’oppose assez fermement au modèle hiérarchique classique selon lequel la communication s’exerce de manière très cadrée ; du management vers les équipes. En investissant dans les services web, l’entreprise s’engage en quelque sorte à rompre avec cette vision traditionnelle en reconsidérant le potentiel de ses salariés. Les wikis, les blogs, les espaces de travail collaboratif, les bases de connaissances, les messageries instantanées sont autant d’outils qui valorisent la capacité des salariés à collaborer, à être force de propositions, à s’impliquer dans la vie interne de leur entreprise, etc. Paradoxalement, demandeurs d’une plus grande liberté d’expression et de partage, les collaborateurs sont aussi réticents à en user.

On peut penser que l’arrivée des jeunes générations, plus que familiarisées aux usages 2.0, contribuera à leur généralisation dans les entreprises. Les salariés ont sans doute envie de gérer l’ensemble de leur activité professionnelle via une interface unique, « à la Netvibes », en agrégeant à la demande et en temps réel tous les services et applications qu’ils utilisent. Peu à peu les entreprises seront certainement moins frileuses à l’utilisation d’outils telle que la messagerie instantanée. Alors que les espaces de travail partagés se généralisent, cette dernière ne fait pas encore l’unanimité.

Arnaud Rayrole

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